H.Berlioz La symphonie fantastique (1830) : opus 14 d'Hector Berlioz est sans doute une oeuvre qui se distingue des autres pour son aspect autobiographique même si l'auteur s'en est défendu à la fin de sa vie.
Pour résumer rapidement sa génèse : lors de la représentation de Hamlet de Shakespeare en 1827,Berlioz tombe éperdumment amoureux d'Harriet Smithson, chanteuse lyrique.
Torturé par l'absence de réponse d'Harriet à ses lettres et hanté par une mélodie qui évoque son amour, il compose la symphonie fantastique en quelques mois.Il relate dans ses mémoires qu'il travailla beaucoup sur certains passages et que d'autres mouvements (comme la marche au supplice furent composés en une nuit).
Harriet n'assista pas à la première représentation et Berlioz, pensant avoir exorcisé ses démons à travers cette oeuvre se fiança avec Camille Moke une jeune pianiste...mais cette dernière se maria avec Pleyel(le célèbre constructeur de pianos !)
En 1832 , Harriet Smithson assiste enfin à une représentation de la symphonie fantastique; émue devant la beauté de cette oeuvre, elle finit par répondre aux nouvelles avances répétées de Berlioz.
Il se marièrent en 1833.
Cette symphonie est plutôt un poéme symphonique en cinq partie:
Rêveries passions : évoque son amour et la beauté de sa bien aimée.
Un bal : l'élégance ...jusqu'aux dernières notes plus violentes.
Scéne aux champs :le pastoral ,l'espoir d'y voir sa dulcinée...Un théme à la flûte revient comme une idée fixe : l'obsession de l'arstiste pour celle qu'il aime.
La marche au supplice : sombre, torturée, lancinante.Berlioz rêve qu'il a tué celle qu'il aimait et il assiste à son propre supplice.On retrouve à la fin ce théme de "l'idée fixe " juste avant le coup fatal.
Songe d'une nuit de sabbat : démoniaque, Berlioz s'imagine au sabbat ou en enfer avec sa belle dans une orgie ,on y retrouve des éléments du Dies Irae comme une parodie, des cloches sonnent le glas...
Dans sa musique Berlioz recherche
l'expression avant l'harmonie,il tire le meilleur d'un orchestre symphonique.
Cette oeuvre assez facile à écouter m'apparait comme une petite révolution dans la musique symphonique car 6 ans seulement aprés la 9° de Beethoven, Berlioz sait faire preuve de renouveau et de modernité .Ce qui ne passait pas toujours trés bien auprés de ces contemporains.