J'avais 15 ans lorsque j'ai découvert Bernard Lavilliers, un pur hasard...mes parents abonnés à un organisme de vente de bouquins par correspondance reçoivent pas erreur une K7 (Nuit d'amour) de ce chanteur à la place du livre commandé.
En colère, je me souviens encore de mon pére qui balance la K7 sur la table . Moi je l'ai ramassée et je ne m'en suis pas séparée.Je l'ai encore.
Si la musique ne m'a pas parlé tout de suite, les paroles en revanche rentraient parfaitemant dans ma ligne de mire, et l'achat des albums précédents Nuit d'amour me l'a confirmé.
Bernard Lavilliers (de son vrai nom Bernard Ouillon) est un chanteur français né le 7 octobre 1946 à Firminy dans la Loire.
Son histoire est intéressante car on y comprend l'inspiration de ses textes et de sa musique : À 13 ans, il devient apprenti à la Manufacture d'Armes de Saint Etienne et se met également à la boxe. Il fait un petit séjour en maison de correction suite à quelques larcins. À sa sortie, il commence à travailler. Le travail lui semble insipide, il écrira plus tard « À cette époque de ma vie, je me cherchais : je ne savais pas si je serais gangster, boxeur ou poète... ». Il adhère au Parti communiste en 1963. À 19 ans il part pour le Brésil, d'où il revient à 20 ans. Il est alors considéré comme insoumis et est interné à la forteresse de Metz pendant un an.
Il sort en 1967 ses premiers 45 tours. Il obtient le prix de la Rose d'or de la chanson à Montreux avec La Frime. Son premier album sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique Lavilliers qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise.
Puis sa carrière démarre avec Les poètes, Le stéphanois, Les barbares.
De grandes tendances reviennent dans les textes de Lavilliers :
La lutte des classes avec un aspect révolutionnaire anarchisant.(les barbares, le stepahanois)
Les récits de voyages (o gringo, if, voleur de feu)avec toujours un soleil écrasant l'humain de tout son poids tout comme la misére et la guerre qu'il décrit et dénonce toujours (petit, nicaragua, la frontière)
Avec Nuit d'Amour et État d'urgence il se rapproche de la musique new yorkaise. . Tout est permis, rien n'est possible marque la fin de cette période et des albums les plus incisifs du chanteur.
Les albums suivant revisiteront les mêmes thémes , toujours avec des paroles soignées mais bienmoins corrosives ; la musique elle aussi est moins engagée , cédant la place à l'esthétisme elle perd de son efficacité.
Le dernier album le laisse apparaitre trés assagi . Ses derniéres apparitions aussi.
Le poéte maudit se fatiguerait-il, a t'il baissé les bras ?
Suit-il son public vieillissant , Je trouve ça dommage.
Moi je n'ai pas changé, je reste fidèle aux paroles des premiers albums et son évolution me déçoit, je dois l'avouer.
Car ,
Les barbares habitaient dans les angles tranchants des cités exilés au large du business, ils rivaient leurs blousons d'étranges firmaments où luisaient la folie, la mort et la jeunesse...
La musique de Lavilliers est un alliage, l'alliage du rock et des musiques latines, du reggea et de la soul.Et cette fusion coulée dans la cire des albums donne une structure brute de décoffrage sur les premiers albums puis usinée et polie sur les derniers, mais si l'évolution ne fait pas l'unanimité, on ne pourra jamais douter de la qualité de sa musique et de ses paroles.
Discographie :
Premiers pas
Les poétes
Le stéphanois
Les barbares
15eme round
T'es vivant?
Pouvoirs
O gringo
Nuit d'amour
Etat d'urgence
tout est permis rien n'est possible
Olympia live 1984
voleur de feu
If
Live 1989
Solo
Champs du possible
clair obscur
Histoire en scéne(live)
Arrêt sur image
Carnets de bord
Samedi soir à Beyrouth